Je m'étais dis qu'en allant à l'unif, j'allais peut-être m'épargner le stress des exams, parce que c'est plus grand, parce que t'es plus petit, parce que décidement, tu crois qu'après 7 ans de supplice en secondaire, on va enfin arrêter de te casser les pieds.
Ben non. Les exams c'est un feu de joie, qui t'embrase la gorge, t'empêche de parler, tu ne sais plus respirer, et la seule phrase que tu sors à ton père impatient de savoir si "t'as bien avancé aujourd'hui", c'est "koilavancemendekoi? gnié?"
C'est toujours la même chose :
- chez moi ca va, je connais plus ou moins, avec quelques regards énervés à mes feuilles quand je bredouille
- pendant le trajet, c'est la panique, je fais presque des crises d'apoplexie, réanimation, je passe les détails
- devant les amis : "gnié"
- devant ma feuille : "je vais zigouiller ce prof", "heureusement que j'ai pris mon bazooka modèle Z23J", ou encore "mais pourquoi est-ce que j'ai complètement zappé cette partie là", le tout avec les bras en l'air, en implorant le plafond de l'auditoire, alias le dieu des étudiants qui n'écoutent rien en cours.
- dehors : "un petit suicide ce soir, ça te dirait monette?"
Voilà, c'est la disette, j'ai les joues qui se creusent, le regard hagard à souhait, et je tente de tourner les pages du syllabus aussi vite que possible, en sachant que je stagne depuis une heure sur les mêmes débâcles historiques. Diantre, les hommes font des conneries, et je dois les connaître. J'ai déjà du mal à me rappeler ce que je faisait hier (quoique, un Koh Lanta, ça s'oublie pas), alors si je dois me souvenir que Napoléon a fait le zigotto et en plus le jour où il l'a fait, je suis cuite.
J'ai plus tendance à réciter, en faisant des "scraboutcha" (éthymologie inconnue), des dessins partout, même sur mes bras. Aaaaaaah, j'ai trouvé comment je vais me faire un super copion. Scofield est mon ami, et il me file le parfait bout de tuyauterie. Me faire tatouer les dates sous un joli design.
Bon je vous laisse, j'ai un tatouage à faire.
(Reproche gratuit : vous voyez où ça mène d'étudier! Je dis des conneries, et en plus je les mets en ligne. La jeunesse à la dérive)