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Dans Les Derniers Episodes

Efc

21 juin 2007 4 21 /06 /juin /2007 12:33

Petites histoires tragiques : 4

Quand l’enfant fut mort, tout le monde eu les yeux bouffis. On avait gravit une montagne pleine de ronces et chuchoté dans un coin que l’injustice frappait aux pires moments d’une vie. L’enfant venait d’avoir cinq ans, il avait deux parents, trois sœurs. L’une prit la main de la mère, ensevelie qu’elle était sous le chagrin. Les deux autres sœurs battaient des paupières, serrant les chaudes mains de leur père à l’air grave. Et ce cortège des plus minces passa devant l’assistance pour procéder à l’adieu éternel. Le visage de la mère se décomposa finalement devant celui, sans vie, de son enfant chérit. Plusieurs personnes vinrent la soutenir, pour qu’elle ne s’écroule à terre. Le père soutint que « c’était moche » et que « c’était terrible d’en rester là ». On reposa le couvercle du cercueil pour laisser à jamais l’enfant seul, main dans la main de la Mort. Ses petits pieds trébuchants par moments, il tente de suivre le couloir où on vit quand on est plus là pour les autres. Il crie de toutes ses forces pour qu’on vienne le chercher, il pleure pour supplier une mère absente qui ne viendra plus lui dire bonsoir. L’enfant sera seul, alors qu’il a plus que quiconque besoin d’être entouré. Les morts sont les vivants de mes pensées.

Le vent vivifiant nouait une écharpe autour de mon coup. J’accélérais le pas, serrant les poings au fond de mes poches. Il fallait aller vite. Mes pieds faisaient craquer le sol à point gelé. Je manquai de tomber à terre, me rattrapa à une rambarde improvisée. Je captai le regard d’un étranger, franchement amusé par l’image que je venais de lui envoyer. Je lui fit signe, lui de même, et il s’éloigna dans le froid, personnage effacé par le temps, la tempête se levant de seconde en seconde. J’appréhendais le moment où l’on m’enverrait loin d’ici. Ici sans nom, ni place, ni espace. Je voyais déjà les sourires des dirigeants me montrant d’un doigt décharné l’endroit où l’on hisserait mes bras pour mieux me maîtriser. Depuis quand n’a-t-on plus assez à se gouverner soi-même ! Chaque chose est prise en main par Le, qui compte chaque jour si on donne assez de notre cœur à faire ce qu’il nous commande de faire. Et si on ne suffit plus à ce qu’il nous commande, non il ne nous tue pas, mais nous tient près de lui pour mieux nous humilier, pour mieux voir l’homme dans sa déchéance totale. Je resserre ma veste, il faut que je me hâte. Je passe devant la caserne d’Isiacre, les hommes me regardent d’un oeil torve, ils ne réagissent plus. Je décide de ne pas rentrer. Mes pieds sont bien plantés dans le sol, je défie les buveurs en mal de goulot. Mais je n’ai plus rien à perdre. Il faut que je parte seul pour m’abandonner à moi-même, ma veste vole au-dessus de ma tête, elle claque et m’échappe enfin, arrachée par le vent terrible, et tombe près d’un clochard qui me crie après d’une voix ensommeillée, mais je n’arrive plus à entendre. Je presse le pas vers le canal, non loin du Pub. Il va falloir jouer le temps de manière astucieuse. Je prends par les bois du vallon, j’ai froid maintenant, sans ma veste pour me protéger des épais flocons. Je n’en peux plus d’échapper à tout sans arrêt. J’ai une crampe, au pied, elle me fait horriblement mal. Il faut aller plus vite, encore plus vite. La descente est proche, je saute par-dessus une bûche incongrue, dévale la pente, plus que quelques mètres, je saute, m’approche du bord de l’eau, je prend quelques pierres, les tiens dans mes bras et plonge dans le canal. Je me laisse aller vers le fond, mes yeux se ferment, mes muscles ne se battent plus, mes sens sont inhibés par le froid, et je sombre dans l’élément aqueux qui m’accueille comme aux premiers jours de mon existence. Et je sombre plus encore, laissez-moi seulement quitter ce monde de dingues…

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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 11:50

Petites Histoires tragiques [3]

Je m’étais créé une polémique autour d’une dune, poliment. C’était simple, il fallait que je m’en sorte par tous les moyens. On m’avait trouvé, jeté, tourné dans tous les sens, j’en avais le tournis et refusais de rester la tête à l’envers. Je pensais fort bien que l’on puisse venir m’aider. Mais les hommes ne sont-ils pas les bêtes les plus lâches au monde ? J’attendais en vain, les vers me montant des jambes jusqu’au reins. Autant dire que la torture était vaste, j’avais de quoi m’occuper, mon ventre à l’air, l’air de rien en fait. Je n’avais pas le droit de bouger les yeux, bien que la loi ne fusse édictée à un quelconque endroit. J’obéissais donc à l’absurde, qui me tenait les mains par les menottes de l’enfer, Satan, misère et martyr vipère. D’un quiproquo je m’étais fait malpropre, errant de but en sermon. Fallait m’entendre seriner ma vie pendant des heures parce que le temps n’a plus d’accroches ou alors parce qu’on se rend compte qu’il n’en a sûrement jamais eu.. Le temps se fout de nous, parce qu’on n’est pas capable de gérer le monde à bien, nos existences,  justes bons à pleurer vengeance, à crier tombeaux, et à tuer berceaux. Misère, misère, mes agneaux. Je suis cuit et le soleil me dévore. Qu’on me pleure ne me touchera nullement, je suis du genre pacifique au sourire entre les dents. Fallait le savoir !

Sautant dans les flaques devant ma maison, du dehors, je pouvais apercevoir les mirages des mes émois. Peut-être les trente ou quarante années me séparant de ceux-ci m’infligeaient-elles le douloureux devoir de rester à distance de ce que je fus. Tiraillant mes côtés, je me suis assis sur une pierre polie. J’étais tout éreinté en un instant sans m’expliquer vraiment les idées et images qui me traversaient la tête. Je ne m’étais jamais senti aussi bien que du temps des roses, où je marchais dans les collines pour cueillir des plumes à bicyclette. Et l’instant d’après j’avais trouvé l’harmonie, dans ce que j’écrivais et ce qui me parlait. Tout se taisait, j’étais bien.

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18 juin 2007 1 18 /06 /juin /2007 14:16

Petites histoires tragiques Partie 2

J’étais assis, comme pour observer le fond de l’eau, je m’étais penché assez fort au-dessus du courant. Mes mains s’agrippaient, par une misère quelconque, à quelques brins d’herbes, censés éviter ma chute dans le lit de la rivière. Je ne pouvais pas tomber, c’était la seule règle possible, règle délicate, inébranlable, trônant dans ma chair comme dans mon âme. Rien ne distinguait ma peur de mon excitation, le défi à relever était grand. Mes genoux touchaient la terre gluante qui les attirait à elle par un bruit de succion jeté dans l’air comme une pointe alarmante. Je faisais déjà partie de l’élément terrestre aqueux, mais je ne pouvais pas aller plus loin. Mes cheveux pourtant s’obstinaient à frôler les vaguelettes éclaboussant les méandres du monstre vilain. Mes mains ne tiendraient pas longtemps, mes muscles étaient raidis sous l’effort, mes yeux voulaient fermer leurs voiles, et l’arc qu’exécutait mon corps me forçait à faire la révérence au Dieu Menteur. Je geignais, mon corps parcouru de soubresauts, les brins d’herbes s’effaçaient dans les moignons qui constituaient mes mains. Je finissais de pleurer les larmes de ma douleur et je voyais ma peine en trophée, glorifiée sur l’étal du labeur. J’avais gagné, plus que tout le monde, plus que tout ce que je pouvais imaginer. J’avais gagné le pouvoir, la force, le vouloir, la sagesse, la connaissance et l’ivresse. L’envie la gourmandise la paresse, tous les péchés du monde étaient pour moi pour que j’en abuse, et j’accédais aux qualités qu’un seul humain ne pouvait posséder. Plus personne ne peut à présent prétendre à sauver le monde, car le monde ne peut être sauvé par personne. S’il sombre, c’est qu’il est seul. Et l’homme qui prétend servir les intérêts des autres obéit aux lois de l’indiscrétion et de l’impudeur, en choquant les gens pour mieux les convaincre.  Cet homme là est un Injuste, un tyran, un missile contre les idées terriennes, et malheureusement n’est pas seul dans sa bulle innovatrice. Tout le monde accède, personne ne sort. L’homme qui sauvera l’identité humaine ne sera jamais d’Adam ou d’Eve.

Disons qu’il y avait une falaise. Je m’étais bien mise au bord de celle-ci. Je voyais le précipice et le vent me poussait dans le dos, m’incitant à m’éloigner du bord pour ne pas tomber. Je suis alors restée en amont de mon cœur pour mieux assister à sa chute. L’arc-en-ciel que formaient mes larmes sous la lumière m’arrachait un peu plus de rêve, à chaque fois, de fait qu’il n’en resta rien…

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18 juin 2007 1 18 /06 /juin /2007 00:07

Ces histoires ne sont pas longues, elles se concentrent chacunes en un pragraphe. Le tout fait pour l'instant 3-4 pages, mais je l'ai découpé pour le mettre en plusieurs parties. Puis pour le titre, je ne sais pas. Le début n'a rien d'horrible.  Loin de là.

"Petites Histoires tragiques

Je m’en étais pris aux gens, comme si rien n’était plus juste à mes yeux. Ils me regardaient, sans rien laisser paraître qu’un dégoût apparent. Et moi je laissais ma splendide imprudence trahir chacun de mes gestes, sans jamais me douter de l’avenir qui se profilait au-delà de mes pas. Je me suis baissée. J’ai pris une brique bien plus grosse que ma main et l’ai lancée à tout hasard. Rien à faire, il fallait en rester là, la mort à bout de bras. Je crois que même avertie, je n’aurais pu m’en sortir, j’étais depuis le début prisonnière du gouffre séparant ma vie de la réalité. On susurrait à mon oreille que je vivais au paradis, et j’avais peur malgré tout. Parce que tous ces yeux fixés sur moi me rendaient hystérique et malheureuse, tandis que je prenais conscience de la solitude immense qui me marquait le bras, laissant, comme un souvenir, la trace chaude et visqueuse du temps qui passe. La vie surpassait mes moyens, et je n’avais pas de quoi payer son loyer. Habitante du quartier des illusions braquées.

L’oiseau est venu à moi, je dois dire, assez naturellement. On s’est assis, terriens perdus, mille ans sans rien. Il a pensé, moi j’ai parlé. On se regardait de temps en temps, pour vérifier si l’on vivait encore, si on savait encore bouger. Rien ne se passait, c’était perturbant. Par moments aussi je levais les yeux au ciel pour regarder la vie de l’autre côté du miroir atmosphère, lui pouvait conter des merveilles par ses yeux cernés de plumes évoquant les couleurs nuancées d’un matin d’hiver. Et les ailes sont parties, aériennes.

Si je dois choisir un moment que j’ai particulièrement apprécié dans ma vie, je choisirais sans aucun doute mes instants hypnotiques à la rive du Loah. Toujours l’odeur, le vent, des visions pleines de promesses et très symboliques me reviennent à l’esprit. C’est encore dur de retrouver ce que l’on a vécu intensément. On doit, recroquevillé à terre, tenter d’atteindre les morceaux que notre mémoire a éloignés, soit par mégarde, soit pour écarter tout renouveau d’une catastrophe déjà vécue auparavant. Et lorsqu’on frôle un bout mémoriel de la sphère cérébrale, le passé-souvenir revient nous parler de notre vie."

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15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 18:59

Par simple respect du travail d'autrui, je vous demanderais de bien vouloir mentionner les sources si à l'avenir vous copiez un texte de ce site. Le plagiat ne sera en aucun cas toléré.

Simple question d'honnêteté

voici un texte que j'ai écrit il y a quelques mois. Ne vous arrêtez pas au début, lisez jusqu'au bout. et si vous ne comprenez rien ce n'est pas grave. L'important pour moi est que vous ayez fait l'effort de lire ce que j'écris

Les_veines_coulent_hors_du_sang

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