Pour une fois, je ne vous parlerai pas du temps qu'il fait (très beau en fait !), ni de mes cheveux qui font grise mine (même sous licence l'oréal), non, on va parler concret : j'ai une question qui me turlupine la caboche depuis deux jours.
Les garçons se font-ils des scenarii ? (oui je suis intelligente, le pluriel latin de U c'est I madame)
Je m'explique : si on prend une fille banale, bourrée de tics révolutionnaires comme le "chéri va chercher" ou "range toussa de suite", et encore "tu ne remarques jamais quand je me fais belle pour toi", et qu'on la met en relation avec un charmant jeune homme, nous avons alors créé un couple. Dans ce couple, il n'y a qu'une personne omnibulée par l'autre, c'est la femme - fille -gamine. A l'heure où elle écrit son SMS pour son chouchou d'amour, elle est en proie à des visions fantasques, s'imaginant que son message sera reçu dans un délire d'euphorie, que son copaing s'empressera d'y répondre par des phrases enflammées par l'amour qu'il lui porte. Mais s'il ne répond pas dans la seconde, malheur, scène de ménage à tous les étages, "et tu faisais quoi je peux savoir ?", elle rumine sa vengeance en cuisinant la viande à mort, et pas saignante comme il l'aime, elle ne lui laissera pas une seconde de répit durant la soirée. Pauvre homme.
Cependant, je vois la face que je connais, parce que je suis une fille névrosée comme la plupart de mes lecteurs, et que me faire des films fait partie de mon quotidien. Ainsi, ma vision du garçon consiste à grossir les traits pour le rendre plus goujat qu'il ne l'est. Et c'est là qu'est la faute.
Et si les hommes étaient comme nous ? De petites natures adorables, qui se demandent ce qu'on peut bien faire à la pause déjeuner, si on pense à eux en nous mettant du vernis sur les ongles de pied (je parle pour vous, je déteste ça mwa), si on les aime même quand on s'engueule avec nos parents. Si tel est le cas, alors je veux bien changer mes principes. Plus de crises, plus de gniangnianteries, rien que des câlins pour les petites attentions du matin, du midi, du soir.
Remise en question
Nous sommes des saloperies tartes, ces scenarii n'arrangeant en rien la situation. Comme tout est écrit dans l'esprit, si l'homme - le jeune H - le gamin se déporte, il passe à la moulinette sans ménagements. On leur mène la vie dure, ils doivent nous être dévoués, complètement attachés à nos basques (mais pas trop), limite fans de nous, embarassés de bouquets, au courant de notre dernier achat (ben oui ENCORE une paire de shoes !), et jamais contrariants.
Mais au final, la fille prendra possession de sa relation comme une louve garde jalousement sa progéniture, négligeant ce que son Namoureux fait comme sacrifices pour elle, jusqu'à mettre de côté sa dignité pour accéder à son coeur, tout pour la satisfaire, la glorifier, satisfaire ses désirs. Puis on arrive au Stop, magnifique panneau qui brandit le sentiment du jour : "je n'en peux plus". On l'aura vidé de tout ses bon sentiments, méchamment dépecé par nos envies, nos caprices de garce, et la dépouille si vivement exposée nous arrachera une larme, jusqu'à la prochaine victime.
J'exagère. Mais à peine.
C'est à force de parler avec la gent masculine que j'expose au monde une vérité tenace : on més-estime ce qu'on leur fait vivre. Oui ça existe des garçons adorables, pas boulets, qui sont simplement attachés à nous pour ce que nous sommes. Alors ça sert à rien de parader pour les rendre jaloux, titiller leurs limites, ou les rendre fous de rage. Ils sont comme nous, mais autrement faits. Et ce genre de mascarade va vous faire regretter le prince que vous aviez trouvé, mais qui si salement détruit par vos manies de gosse de riche, le fait que vous croyiez qu'il était l'homme idéal, sera parti pour une autre. Il n'était pas parfait, mais il était ce qu'il y avait de mieux à sa manière. Alors un peu d'indulgence, c'est pas à eux de faire un boulot de rééducation en matière de communication amoureuse.
Les tics monstrueux à bannir pour ne pas devenir (ou continuer à être) reines de l'abaissement moral masculin :
On ne dit pas "tu n'est qu'un sale égoïste tu ne parles que de toi" en sachant que nous monopolisons la conversation depuis plus de 3h.
Le nombre de coups de fils passés ne constituent pas une preuve suffisante pour établir un contrat de mariage
Ils savent très bien que quand on évoque la meilleure amie, on va se braquer, alors autant faire preuve de diplomatie, si ça se trouve la pimbêche est super sympa (même trop, KSS KSS)
Ne pas l'appeler dix fois pour lui dire d'acheter du pain, il connaît nos méthodes d'espionnage
Ce n'est pas parce qu'il n'a pas vu les 3 mèches teintées dans vos cheveux qu'il faut faire ses bagages pour chez môman
Oui, on peut refuser ses bisous-câlins une journée, mais alors ne pas sortir le bazooka le lendemain parce qu'il ne vous a pas effleuré l'épiderme, ce serait mesquin
Accepter qu'il soit lui aussi jaloux si vous passez la soirée en bonne compagnie (entendons par là full of beautiful guys), et ne pas lui refuser une soirée de son côté avec plein de beautiful girls. Je sais c'est dur
Sa mère c'est son modèle, rapprochez-vous en même si elle est insupportable
Je pourrais continuer la liste, mais de un, je veux pas vous rabaisser encore plus le moral, j'ai essayé de prendre des pincettes néanmoins, admirez la finesse, et de deux, j'ai pas que ça à faire que de vous mettre en garde contre vous-mêmes. Juste une chose : si tout le monde vivait sa relation comme elle passe devant les yeux, on ne perdrait pas son temps à s'imaginer si c'aurait été mieux d'une autre manière, si on avait porté la robe bleue plutôt que le jean-converse. Au final, on aura passé un bon moment qu'en évitant de vouloir formater l'autre, en lui laissant faire les choses naturellement, comme elles viennent.
Alors Miranda, arrête de lui pomper le cerveau, il voulait pas te contrarier.